Il n'y a plus aucune chance de retrouver des survivants
C'est ce qu'a déclaré le lieutenant-colonel Florent Hivert, porte-parole de la direction de la Sécurité civile lors d'un interview pour le site http://www.20minutes.fr que je vous invite à lire ci-dessous :
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Interview par : http://www.20minutes.fr

Que faites-vous quotidiennement?
On rayonne sur les différents ports du nord-est du pays pour des missions quotidiennes de déblaiement. On aide de manière très concrète: on vide des maisons, des bâtiments, on effectue des travaux de remise en état, etc. Pour la mission sauvetage, c’est fini, il n’y a plus aucune chance de retrouver des survivants.

Pourquoi avez-vous été déplacés de Sendai?
Il s’agit d’une décision politique. On a été éloignés de Fukushima parce qu’on ne peut accepter de risquer sa vie que si on est sûr d’en sauver d’autres. A Sendai, on n’avait plus aucune chance de trouver des survivants. Le premier jour, on a retrouvé 16 corps en quelques heures. Il doit en rester, il y a des odeurs caractéristiques, mais certains sont enfouis à trois ou quatre mètres sous les gravats et sont difficiles d’accès.

Comment se passe la relation avec les autorités japonaises qui semblaient réticentes à accepter une assistance étrangère?
Sincèrement, je pense qu’ils sont très organisés et très efficaces. Il y a l’armée, la police et l’équivalent de la DDE (Direction départementale de l’équipement). Ils ont mis toute leur puissance humaine et technique en action. L’aide étrangère est bienvenue, mais ils ont d’abord pensé à obtenir des moyens de pays géographiquement proches comme l’Australie, la Corée du sud ou la Russie car le sauvetage se joue dans les premières heures. Dans un second mouvement, nous sommes intervenus pour compléter les effectifs sur place. Je ne pense donc pas qu’il y ait eu une réticence de leur part. Tout le monde sait qu’on est compétent, on l’a déjà prouvé.

Et avec les autres équipes d’assistance étrangères?
Il a fallu un temps d’adaptation, mais cela se passe bien. Nous avons différents secteurs d’affectation. Au départ, on a travaillé avec des équipes mexicaines et depuis qu’on est à Misawa, on forme des équipes mixtes avec les forces américaines.

Quel est l’accueil de la population sur place?
Ce n’est pas une population très démonstrative et il est très compliqué de les comprendre parce qu’ils ne parlent ni anglais, ni français. Mais la communication passe par des petits gestes, des petites attentions. Parfois, les gens nous apportent des plateaux repas par exemple, les interprètes nous disent qu’ils sont très touchés par notre aide. Surtout, ils ne donnent pas de signe d’émotivité particulière, on n’a pas le sentiment qu’ils sont abattus, ils sont plutôt dynamiques. Je m’attendais à des gens plus effondrés que cela.

Quelle est votre impression sur ce que vous voyez chaque jour?
C’est complètement fou, je n’avais jamais vu ça. Sur place, on prend la mesure de la catastrophe. J’ai vu par exemple des chalutiers projetés sur les routes. Les maisons, qui sont en bois, sont à l’état d’allumettes. On doit escalader des montagnes de bois chaque jour, c’est assez difficile.

Combien de temps allez-vous rester sur place?
On ne sait pas. Les missions de ce type durent entre quinze jours et un mois. Il y aura une discussion entre les autorités japonaises et françaises pour décider de la suite, de missions nouvelles. Pour le moment, c’est déjà colossal, il y en a pour des semaines de déblaiement. En général, on s’en va quand la reconstruction commence. Mais le Japon est une puissance industrielle, avec un potentiel humain et d’équipement considérables. N’importe quel autre pays moins développé ne s’en serait pas remis.

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